samedi 13 novembre 2010

Lava Canyon à Chilko & Taseko Junction – 18 au 23 juin

Comme le diraient si bien nos amis Français : « Mais qu’est-ce que nous sommes allés foutre à Lava Canyon ? » Un coup de tête ? Un coup de cœur ? Un coup d’orgueil ? Un cueilleur qui lance « J’ai entendu dire que là-bas les cueilleurs sortent entre 100 et 150 lbs de morilles par jour » WOW !!! Et nous y voilà à Lava Canyon. Une route extrêmement mauvaise nous y amène. François fait une crevaison sur sa remorque. SonPapa doit pousser plusieurs fois le camion de François qui n’a plus de « starter », la roulotte nous montre toutes ses faiblesses. Tiendra-t-elle le coup ? Nous arrivons finalement au « camping ». Une sorte de camping sauvage. La famille des Yurachs, de Saskatoon, y est installée. Sheldon, Veronic et leur grande ado Arielle. Ils sont arrivés depuis quelques jours dans leur Mini Cooper Jaune. Difficile de croire qu’ils sont arrivés dans ce minuscule véhicule avec tout leur équipement de camping. L’avantage de la Mini Cooper, elle passe partout et ne coûte pas cher d’essence. Après une petite jasette, nous apprenons que les morilles ne sont pas encore arrivées. Elles se pointent le nez ça et là, mais nous sommes loin des 100 lbs « publicisés ». SonPapa et François partent donc explorer les environs pour se donner une idée du terrain. À leur retour nous nous installons de façon minimale puisque nous sommes vendredi et que nous ne bougerons pas de toute façon avant dimanche.

L’endroit est magnifique. Deux rivières se rencontre, l’une blanche l’autre verte. Elles arrivent à toute vitesse. Leurs eaux sont glaciales. Les JusdePommes sont bien averti de se tenir loin. Si l’un d’eux tombe à l’eau nous auront peu de chance de le récupérer. Heureusement que la rivière est quand même loin, la tentation n’est donc pas trop grande pour eux. Ici nous trouvons de la roche volcanique. Nous nous faisons une réserve : Toujours pratique comme sous-plat ou encore en petit morceaux dans le poêle à bois.

Pendant notre séjour à cet endroit, SaMaman en profite pour faire son lavage à l’eau vive. Elle s’organise un bassin et le courant de la rivière s’occupe du reste ! Pendant ce tant les JusdePommes pataugent sur le bord de la rivière. Ils sont nus, glacés et heureux : c’est enfin l’été. De tout notre voyage, Lava Canyon sera l’endroit ou nous n’auront pas à courir après l’eau potable. Ils n’y a pas que SaMaman qui surveille attentivement ses garçons. Les pygargues (aigles à tête blanche) sont aussi là à surveiller. Tout d’un coup que ça se mange ces petites bêtes !




Parlant de pygargues : nous avons pu observer pendant au moins ½ heure un couple de pygargues assis côte à côte sur la dernière branche d’un arbre. Le couple semblait se raconter leur journée et les potins du coin tout en observant le canyon et la rivière. Nous pouvions les entendre. Peut-être était-il en train de discuter du meilleur endroit pour se construire un nid ?

Pour SaMaman, c’est une semaine de saignement de nez. Température ? Altitude ? Fatigue ? C’est également là que notre poêle au propane montre ses premières faiblesses. Nous le réparons. Les JusdePommes de leur côté, passent la semaine tout nus. GrandJusdePomme découvre les oignons sauvages qu’il mange constamment. Pas facile de coucher les petits gars de bonne heure quand il fait clair jusqu’à 23hrs.






Pour en revenir à nos cueilleurs de champignons. Dimanche matin, sous l’œil découragé de SaMaman, ils décident de monter le « Gros » campement. Tentes, séchoirs etc.







Ils ont décidés que les champignons étaient là (de l’autre côté de la rivière) et qu’ils vont les trouvés ! Lundi ils partent en ville. Ravitaillement pour nous et François à besoin d’un starter pour son pickup et de pneu de rechange. La ville est à 2hrs de route. Ils reviennent avec un canot gonflable de CanadianTire. Comme ils sont convaincus que les champignons sont de l’autre côté de la rivière, ils ont élaboré tout un plan pour traverser la rivière. Le canot n’a pas de pagaie (oups!) ils doivent donc en fabriqué, comme ils n’ont pas de vestes de sauvetages, ils se gonflent des sacs dans leur sac à dos. Bref, un plan un peu (beaucoup) brique à braque et dangereux ! Mardi midi, ils sont enfin prêts. Ils partent avec leur « équipement ». Ils reviennent quelques heures plus tard. Ils ont réalisé que c’est un plan qui n’a pas d’allure et que de toute façon, si les champignons ne sont pas présent de ce côté, ils ne seront pas plus présent de l’autre côté.

Pour occuper la fin de la journée, SonPapa amène GrandJusdePomme à sa première « chasse » aux champignons. L’endroit s’y porte bien même si la morille est rare. Le terrain est plat et GrandJusdePomme est tout content de partir avec son sac à dos, sa collation, sa bouteille d’eau et ses bottines neuves. Ils reviennent quelques heures plus tard avec 2 lbs de petites morilles que nous faisons sécher dans le petit séchoir. En conclusion : Oui, il y a des morilles, elles ne sont pas encore vraiment sorties. Les questions : Vont-elles sortir ? Si oui, quand. Nous apprenons que les acheteurs du coin sont tannés d’attendre et qu’ils s’en vont l’un après l’autre. Que les autochtones du coin qui eux ont l’habitude des morilles, sont encore assis chez eux à attendre qu’elles sortent. L’année précédente ils n’ont pas bougé avant le début juillet. Nous avons également croisé un cueilleur de renom qui nous dit que les feux du Yukon n’ont pas produit de morilles non plus. Que faire ? Que faire ? Partir ou rester. Monter vers le nord ou retourner au sud. Le budget est très très bas. Mercredi matin la décision est prise, nous repartons vers le sud : Notchhills, l’endroit ou nous aurions dû nous diriger lorsque nous avons quitté KellyMountain ! Vers 15hrs nous sommes près à partir. Nous avons attaché la roulotte sur sa base pour s’assurer qu’elle fera la route de retour. Nous faisons nos adieux aux Yurachs qui eux vont attendre encore un peu. Et kekling keklong, nous revoilà repartis ! La roulotte tiens le coup jusqu’à la route principal même si nous la voyons faire de drôle de mouvement. La boite n’est plus vraiment attachée à son « frame ». Nous piqueniquons à l’info touristique de Williams Lake et arrivons au camping de Skimikin Lake vers minuit. La roulotte est installée temporairement et tout le monde se couche pour une nuit bien méritée.

Ce que nous avons appris :

  • Ce n’est pas parce qu’il y a eu un feu qu’il y aura de la morille;
  • Si quelqu’un vous dit : « Je connais un endroit où l’on peut ramasser 100 à 150 lbs de morilles par jours, on fait équipe, vas-y, je vais te rejoindre plus tard », il faut sérieusement se méfier;
  • Que lorsque l’orgueil de 2 chasseurs de champignons prend le dessus et conclu : « Nos amis sont tous dans la tale, mais nous on va trouver une meilleure tale ailleurs », vous risquer de vous promener pendant longtemps;
  • Que si votre partenaire vous dit : « je suis ABSOLUMENT certain que c’est à droite » vous pouvez aussi être certain à 98% que c’est à gauche;
  • Pour faire de la bannique : 1 c. à table de poudre à pâte par tasse de farine.

Alexis Creek– 17 juin

Après réflexion, les chasseurs décident qu’il doit y avoir mieux ailleurs. Après diner, nous avons donc décidé de quitter pour le feu d’Alexis Creek où une rumeur nous disait que le champignon s’y cachait. Cette fois nous arrêtons à 100 miles House pour nous démêlé un peu, acheter une carte des « back road » de la région. Les cartes de crédit ne répondent plus, nous sommes sur notre dernier souffle financier. L’arrêt à 100 miles house est plus long que prévu. Dans le petit parc où nous faisons un piquenique Inouk, tout husky qu’il est, en profite pour aller faire son jogging avec 2 joggeuses.

Nous arrivons dans le secteur d’Alexis Creek vers 20hrs encore une fois. Nous prenons un chemin de champs qui nous amène dans le bois. Nous avons l’impression que le feu est dans cette direction, mais il ne fait pas vraiment assez clair pour distingué les couleurs. Le chemin est cahoteux, c’est assez difficile pour la roulotte. Après plusieurs kilomètres nous devons nous rendre à l’évidence que nous ne sommes pas dans la bonne direction et revenons sur nos pas. Les JusdePommes sont contents de repasser encore à travers un champ de vaches. Nous décidons de nous camper à la limite du champ puisqu’il est trop tard pour continuer.

Au matin, le propriétaire du champ viens nous voir. Il nous a vus arriver la veille et se demande ce que l’on fait là. Après une discussion avec lui, il nous met sur le bon chemin des feus du coin, c’est-à-dire : Lava Canyon

Kelly Mountain – 16 juin

Nous avons quitté Terrace Mountain au matin du 16 juin en convoi avec François et Inouk. Vers midi nous étions à Kamloops pour le ravitaillement et pour poster notre premier envoi de champignons séchés. Notre prochain arrêt a ensuite été Cache Creek pour une connections internet à l’info touristique afin de trouver notre prochaine escale. Nous sommes arrivés vers 20hrs au premier acheteur de Kelly Mountain. Nous avons ensuite fait quelques kilomètres sur le chemin principal, nous avons traversé quelques « meutes » de vaches sur le chemin sous les yeux écarquillés des JusdePommes. Nous avons finalement trouvé un endroit pour passer la nuit. Comme il fait clair jusqu’à 22h cela ne fut pas trop difficile.

Au matin, les JusdePommes ont profité du creek pendant que les chasseurs de champignons étudiaient le terrain et décidaient de la prochaine étape pour la cueillette.